Wednesday, December 12, 2007
Et tu, Maunder?
Mais où donc est passé le Requiem de mon enfance? Le vilain, m’a fait observer la caissière, c’est bien Richard Maunder. C’est à lui qu’il faut en vouloir d’avoir pillé la banque de souvenirs – ou du moins, d’avoir déterré le Requiem de mon enfance pour le transplanter un peu plus loin, dans un jardin méconnu. Eh bien, qu’il soit musicologue, s'il le veut! Tant qu’il reste bien sage dans son coin et qu’il ne vienne pas bouleverser trois siècles de tradition! Là, c’est un peu fort, quand même!...mais en rien différent de ces fameuses erreurs grammaticales qui, parasites qu’elles sont, restent incrustées dans la langue après les siècles d’utilisation. Qu’elles empestent l’Académie française tant qu’elles le veulent, la langue n’en ressortira pas purgée pour autant. Si Süssmayr est encombrant, importun aux oreilles délicates de Monsieur le Musicologue, ce n’est aucunement une raison de se soumettre à ses petits caprices.
Mais en vérité, là n’est pas la question. De quel droit le « spécialiste »/l’intellectuel peut-il imposer à la société sa percetion des choses? (Bonjour Michel Tremblay!) Le rôle de l’intellectuel n’est-il pas, au contraire, un modèle humble mais clairvoyant dont le devoir est de guider la communauté dans sa lutte contre les anti-valeurs? (Bonjour l’affaire Dreyfus!)
Richard Maunder émet-il une parole qui dépasse son individualité pour énoncer l’universel? Exprime-t-il la pensée de son peuple en cherchant à le conseiller avec justice? J’en doute une fois, j'en doute deux fois.
Final score : Goethe: 1, Mirabeau: 1, Maunder: 0.
Sunday, December 9, 2007
The Sibelius Landscape
Widespread they stand, the Northland's dusky forests,
Ancient, mysterious, brooding savage dreams;
Within them dwells the Forest's mighty God,
And wood-sprites in the gloom weave magic secrets.
The Well-Tempered Rythm (ramblings, tidbits, et cetera ad infinitum)
Pourquoi ce besoin soudain de tout diviser en parcelles de temps? The Baroques needed no bread slicer! Le Persimfans (Perviy Simfonicheskiy Ansamble Dirizhora) non plus, d'ailleurs. À chacun de se mêler de ses propres oignons (ou du moins, de sa propre miche)! Rien n'a changé depuis, dans le fond. C'est à la naissance de la polyrythmie qu'il faut en vouloir.
Quant à Philip Glass, il semble bien se plaire à désocculter l'occulte, et à occulter tout le reste. "Einstein on the Beach", ce n'est pas du Verdi. Pour ça, on est d'accord. À bas la coda, la strette, le tempo! (Pourquoi voulez-vous tant l'étiquetter "minimalisme" - ne s'agit-il pas plutôt de "musique à structure répétitive"?) Oubliez donc l'ouverture, la finale du premier acte, l'entr'acte! Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se priver des petites nécessités de la vie... seulement, c'est à vous d'y voir! Et surtout, prenez bien votre temps pour retrouver votre place; vous ne risquez pas d'avoir manqué grand chose - "Einstein" aime se répéter. D'ailleurs, c'est par cette répétition même- c'est-à-dire, cette illusion de répétition - que s'épanouit le maître minimaliste.
Malgré tout, Glass laisse son oeuvre entre les mains d'un vulgaire trancheur de pain. Heureusement (et là repose son génie), ce n'est pourtant pas la traditionelle baguette qu'il nous cède. Libéré de la notion Occidentale du rythme et de la stricte division linéaire du temps, et inspiré plutôt de la musique de Ravi Shankar et de Alla Rakha , Glass préfère nous servir un chapati.
Miłosz l'existentialiste?
Jeżeli Boga nie ma,
To nie wszystko człowiekowi wolno.
Jest stróżem brata swego
I nie wolno mu brata swego zasmucać,
Opowiadając, że Boga nie ma.
Czesław Miłosz
L'Almanach illustré du Docteur Faustroll
Trinquons, maintenant!