Thursday, January 10, 2008

Everyone in Canada Is the Same Age

Just recently, I randomly came across a jewel of a fallacious proof by induction. Here it is, the beast:

In any group that consists of just one person, everybody in the group has the same age.

Therefore, statement S(1) is true.

The next stage in the induction argument is to prove that, whenever S(n) is true for one number (say n=k), it is also true for the next number (that is, n = k+1).

We can do this by (1) assuming that, in every group of k people, everyone has the same age; then (2) deducing from it that, in every group of k+1 people, everyone has the same age.

Let G be an arbitrary group of k+1 people; we just need to show that every member of G has the same age.

To do this, we just need to show that, if P and Q are any members of G, then they have the same age.

Consider everybody in G except P. These people form a group of k people, so they must all have the same age (since we are assuming that, in any group of k people, everyone has the same age).
Consider everybody in G except Q. Again, they form a group of k people, so they must all have the same age.

Let R be someone else in G other than P or Q.

Since Q and R each belong to the group considered in step 7, they are the same age.

Since P and R each belong to the group considered in step 8, they are the same age.

Since Q and R are the same age, and P and R are the same age, it follows that P and Q are the same age.

We have now seen that, if we consider any two people P and Q in G, they have the same age. It follows that everyone in G has the same age.

Q.E.D. We have shown that the statement is true for n=1, and we have shown that whenever it is true for n=k it is also true for n=k+1, so by induction it is true for all n.

Sunday, January 6, 2008

Les cancres

Un niveau souterrain

Il paraîtrait que comptbiliser et souligner les fautes des étudiants avec un crayon rouge, comme on le faisait dans l'temps, c'est "punitif". Ça blesse leur orgueil. Il faudrait mettre l'accent sur les forces du texte, plutôt que sur ses faiblesses.

Je vous le jure, je n'invente rien!

Et là, on parle d'un examen en français, pas un examen de bio ou de chimie!

Les ponts peuvent bien tomber, au Québec. L'asphalte peut bien craquer au moindre gel. Le système peut bien péter de tous bords, tous côtés. Les hôpitaux peuvent bien être des nids à microbes. Les gens brillants peuvent bien faire leurs bagages, prendre leur passeport, et crisser leur camp avec leur petite famille.

Ici, le niveau n'est pas bas.

Il est effroyablement bas. Il est souterrain. On a tellement peur que les gens aient une mauvaise estime d'eux-mêmes (leur sacro-sainte estime d'eux-même) qu'on fait sauter tous les standards, toutes les exigences, tous les prérequis, on se met au niveau du dernier des derniers, on se couche la face dans le sable.

[...]

Ceux qui doivent rager, ce sont les profs. Vous vous imaginez, vous, être prof dans un système où les grandes orientations sont conçues par des théoriciens fous qui n'ont jamais enseigné à qui que ce soit?

C'est comme être soldat sous le commandement du Major Plumpudding.

Vive le Québec...


- extrait de Les cancres de Richard Martineau, La Presse (juin 2007)

Saturday, January 5, 2008

Gabriel de Saint-Aubin, gribouilleur de génie

Prélude, gracieuseté du Livre des Saint-Aubins
"Coronation" de Voltaire au théâtre français le 10 mars, 1778
Gabriel de Saint-Aubin, 1778, Musée du Louvre

«Il fait plus de croûtes qu'il n'en mange», ce fut un mot (cité au bas d'un dessin, cat. n° 19) de Sophie Arnould, la spécialiste du genre au XVIIIe siècle, sur Gabriel de Saint-Aubin. Non que la misère empêchât le dessinateur de s'acheter des croûtes de pain, non : il avait perdu ses dents. Un mot brillant et faux. Si croûte s'applique à des tableaux, peut-être : Gabriel ne fut jamais admis au Salon du Louvre. Peu importe ; ses admirateurs posthumes furent de qualité, et parmi eux les frères Goncourt qui reconnaissaient ses œuvres entre toutes tant elles étaient originales. L'originalité de Gabriel de Saint-Aubin ? le raffinement de techniques superposées sur une même feuille, la minusculité (le terme est des Goncourt) des figures, une rapidité d'œil, d'esprit et de main rendue sensible ; l'un des mots favoris d'Edmond, croqueton, semble avoir été inventé pour Gabriel de Saint-Aubin.

A Gem


Wednesday, December 12, 2007

Et tu, Maunder?

Avez-vous déjà tenté d’enlever à un enfant un éclair au chocolat à moitié entamé? Certes, la bourrasque qui s’ensuivrait serait prévisible. Le résultat, cet enfant désemparé, c’est moi, jeudi passé, lors de ma petite escapade à La pâtisserie de Gascogne, rue Sherbrooke. Seulement, il ne s’agissait pas alors d’éclair au chocolat, mais bien plutôt du fameux Requiem en ré mineur de Mozart. Accord final de l’Hostias, et plouf! Plaf! Pif! Mon oreille, ma mémoire m’ont failli. Plus de Sanctus! Adieu le Benedictus! Bref, dans mon esprit, résurrection instantanée de l’histoire du K. 626 et de l’inlassable polémique: “to Süssmayr or not to Süssmayr?”.

Mais où donc est passé le Requiem de mon enfance? Le vilain, m’a fait observer la caissière, c’est bien Richard Maunder. C’est à lui qu’il faut en vouloir d’avoir pillé la banque de souvenirs – ou du moins, d’avoir déterré le Requiem de mon enfance pour le transplanter un peu plus loin, dans un jardin méconnu. Eh bien, qu’il soit musicologue, s'il le veut! Tant qu’il reste bien sage dans son coin et qu’il ne vienne pas bouleverser trois siècles de tradition! Là, c’est un peu fort, quand même!...mais en rien différent de ces fameuses erreurs grammaticales qui, parasites qu’elles sont, restent incrustées dans la langue après les siècles d’utilisation. Qu’elles empestent l’Académie française tant qu’elles le veulent, la langue n’en ressortira pas purgée pour autant. Si Süssmayr est encombrant, importun aux oreilles délicates de Monsieur le Musicologue, ce n’est aucunement une raison de se soumettre à ses petits caprices.

Mais en vérité, là n’est pas la question. De quel droit le « spécialiste »/l’intellectuel peut-il imposer à la société sa percetion des choses? (Bonjour Michel Tremblay!) Le rôle de l’intellectuel n’est-il pas, au contraire, un modèle humble mais clairvoyant dont le devoir est de guider la communauté dans sa lutte contre les anti-valeurs? (Bonjour l’affaire Dreyfus!)

Richard Maunder émet-il une parole qui dépasse son individualité pour énoncer l’universel? Exprime-t-il la pensée de son peuple en cherchant à le conseiller avec justice? J’en doute une fois, j'en doute deux fois.

Final score : Goethe: 1, Mirabeau: 1, Maunder: 0.

Sunday, December 9, 2007

The Sibelius Landscape

Tapiola

Widespread they stand, the Northland's dusky forests,
Ancient, mysterious, brooding savage dreams;
Within them dwells the Forest's mighty God,
And wood-sprites in the gloom weave magic secrets.



The Well-Tempered Rythm (ramblings, tidbits, et cetera ad infinitum)

In Western music, we divide time — as if you were to take a length of time and slice it the way you slice a loaf of bread. - Philip Glass

I've never really thought of Herbert von Karajan as a bread slicer. That is, not until I came across the score to Aaron Copland’s Appalachian Spring.


Pourquoi ce besoin soudain de tout diviser en parcelles de temps? The Baroques needed no bread slicer! Le Persimfans (Perviy Simfonicheskiy Ansamble Dirizhora) non plus, d'ailleurs. À chacun de se mêler de ses propres oignons (ou du moins, de sa propre miche)! Rien n'a changé depuis, dans le fond. C'est à la naissance de la polyrythmie qu'il faut en vouloir.

Quant à Philip Glass, il semble bien se plaire à désocculter l'occulte, et à occulter tout le reste. "Einstein on the Beach", ce n'est pas du Verdi. Pour ça, on est d'accord. À bas la coda, la strette, le tempo! (Pourquoi voulez-vous tant l'étiquetter "minimalisme" - ne s'agit-il pas plutôt de "musique à structure répétitive"?) Oubliez donc l'ouverture, la finale du premier acte, l'entr'acte! Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se priver des petites nécessités de la vie... seulement, c'est à vous d'y voir! Et surtout, prenez bien votre temps pour retrouver votre place; vous ne risquez pas d'avoir manqué grand chose - "Einstein" aime se répéter. D'ailleurs, c'est par cette répétition même- c'est-à-dire, cette illusion de répétition - que s'épanouit le maître minimaliste.

Malgré tout, Glass laisse son oeuvre entre les mains d'un vulgaire trancheur de pain. Heureusement (et là repose son génie), ce n'est pourtant pas la traditionelle baguette qu'il nous cède. Libéré de la notion Occidentale du rythme et de la stricte division linéaire du temps, et inspiré plutôt de la musique de Ravi Shankar et de Alla Rakha , Glass préfère nous servir un chapati.